La mise en place est assez facile. Les 88db à 1m (pour 2,83V injectés) annoncées par mes enceintes me paraissant plus proches de 86 que de 92 (je dis ça sans avoir fait le calcul en aveugle
), j’ai collé le sélecteur sur 86 – et commencé par placer le filtre sur 15kHz, avant ensuite d’essayer toutes les positions (et de changer d’avis sur les deux!).
Pour le câblage, le double bornier facilite les choses car mon strappage est en câbles nus. Il y a donc un bornier libre pour en sortir pour alimenter le tweeter. Donc: autant utiliser les deux paires de câbles fournis (au temps pour les bouts de câbles Sommer que j’avais préparés à cet usage: je les essaierais peut-être plus tard, si j’y pense).
Mes enceintes (il suffit de consulter les mesures données avec les HPs qu’elles embarquent: car Atohm fournit des indications très complètes) sont légèrement descendantes dans l’aigu, à partir de ~15Khz, la mesure étant faite dans l’axe. Rien de dramatique d’ailleurs. Mais dès qu’on s’écarte de l’axe, à 30°, puis à 45°, se révèle à la mesure une chute régulière à partir de 10/12kHz et accélérée à partir de 15kHz – respectivement d’environ 5 à 10db selon qu’on s’écarte de l’axe (à 45° la chute commence vers 5kHz est s’avère plus importante: à ce point de vue, les nouvelles GT1 font beaucoup mieux). Voir sur cela le BE de
Stéréo et Image n°8 de décembre 2006.
Et du coup, on est obligé de jouer sur le placement en pinçant plus ou moins les enceintes pour obtenir un compromis entre effet stéréo et niveau dans l’aigu.
De plus, je ne sais pas chez toi (tu permets qu’on se tutoie?… :idee: ), mais chez moi (…vu que je te fais entrer chez moi, y’a pas de raison hein? Assieds-toi et qu’est-ce que tu bois?
), la pièce joue un rôle. Négatif évidemment: sans quoi je n’en causerais pas. Il y a un emplacement en particulier, celui de l’enceinte avant droite, où le niveau d’aigu se perd dans la semoule. Facile à vérifier d’ailleurs vu que j’ai 5 enceintes de même modèle: si je les permute, celle qui est placée là “sonne plus sombre” et si j’essaie de lui coller un petit coup de RTA, c’est toujours celle où la perte à partir de 12kHz est la plus grande (entre 3 et 8db à partir de 12khz). De quoi je conclus (par déduction ou par induction, je ne sais: je ne suis pas un spécialiste de la rationalisation) que ça doit être plutôt le lieu que la chose qui joue… En tout cas, c’est emmerdifiant (mais comme je déménage bientôt, bon…)…
L’avantage d’un tweeter séparé, c’est qu’on peut le déplacer, et l’orienter différemment du reste. En gros, d’ouvrir la scène sonore en pinçant moins les enceintes et de gagner dans les aigus en pinçant les super tweeter vers le point d’écoute. Et d’ailleurs, autant le dire tout de suite, ça m’a un peu surpris, mais c’est surtout sur ce critère, que l’apport d’un super tweeter joue, me semble-t-il, de façon sinon “spectaculaire”, en tout notable.
Premières écoutes, avec d’une part quelques enregistrements artisanaux et des disques de Jordi Savall –
La Folia,
Altre Folia (chez AliaVox) et un autre, plus ancien, mais dont je ne me lasse pas et qu’on trouve dans le coffret
Espana Antigua (CD3)
Musique de cour de l’Âge des Découvreurs.
Et donc, je commence par me passer le début de la
Folia sans les Redson (il me suffit de couper les enceintes avec le boîtier du K1000 et d’ôter les bananes, puis de les remettre), le tout à niveau disons, confortable (~11h au potard). Puis, arrêt, je rebranche les Redson, et je repasse le morceau: effectivement, ça semble aérer l’ensemble du message qui, du coup, devient plus clair, plus précis, avec une meilleure localisation. Ce qui me donne l’envie de refaire le placement de mes enceintes. Donc: j’ouvre un peu et je replace les ST au niveau du tweeter de mes enceintes (à mon avis, il faut commencer par cette position de départ) – et s’y reprendre à plusieurs fois pour ouvrir ses enceintes. Puis ensuite, jouer sur l’orientation des ST: les pincer plus ou moins. Puis enfin jouer sur le réglage des sélecteurs.
Du coup, je me rappelle avoir lu dans le BE de la RDS (que j’ai depuis reçu par mail en écrivant chez Redson: ils répondent vite et sympathiquement), que l’utilisation d’un signal en bruit rose permettait de mieux soigner la fusion du tweeter avec les enceintes. :idee: Donc, après avoir ouvert les enceintes en laissant les ST tels quels (et effectivement, on peut ouvrir la scène stéréo de pas mal: elles sont à peine pincées maintenant) – et ensuite je passe un bruit rose (piqué dans un CD test), d’abord à gauche (en coupant l’ampli du canal de droite), puis à droite (en coupant l’ampli du canal de gauche). Ça prend beaucoup de temps, mais ça marche: on entend distinctement la fusion se faire ou pas. L’important c’est que la bonne position, c’est
quand on n’entend plus les super tweeters! Exactement comme avec un sub. Quand on les entend, qu’on les localise, c’est pas ça. – Le bon réglage, quand on ne les entend que “
négativement”: on entend le manque quand on les coupe, et juste après on entend le mieux. Et puis après, la qualité, c’est comme d’habitude: on s’habitue, on oublie, on manque de reconnaissance. C’est comme l’être aimé: on a la chance de le voir tous les jours, et on oublie la chance qu’on a. C’est ça l’esprit humain, égoïste et très khon!
En gros, le résultat est en laissant les enceintes bien ouvertes, d’une part: ça marche mieux en plaçant la coupure sur 12kHz et la sensibilité du 92db (ce qui m’étonne un peu, mais bon) et en déplaçant les tweeters de deux manières, d’une part en les pinçant vers le point d’écoute, et d’autre part en les avançant plus ou moins, latéralement et en profondeur, par rapport au tweeter des enceintes (je veux dire que j’aurais cru qu’il fallait le plus possible aligner la façade des ST avec celle du tweeter, mais non). On s’arrête une fois le meilleur équilibre obtenu: c’est-à-dire quand on n’entend plus deux sons dont celui du tweeter, mais un seul (j’ai aussi coupé le sub, pour simplifier: en le rebranchant, ça ne change rien (côté aération et scène sonore), en tout cas, pour moi). Au passage, c’est une méthode que j’ai déjà employée plus d’une fois pour peaufiner le calage d’un sub – et du coup, je pense que l’emploi de ST est vraiment très proche, un peu comme si, de même qu’il y a des sub-woofers, on se mettait à parler de sur-tweeters (mais passifs). Ce qui explique mon idée d’un système multi-voix couplées – une voix de type subwoofer, une voix biblio 2 voix) et une voix de type surtweeter.
Ah oui… je t’ai dit que Atohm faisait des Super Tweeter? Non? ça a dû m’échapper…
Je me verrais bien avec 3 ST Atohm en façade et les deux Redson à l’arrière, moi!…… Magalomélomanie aiguë? Oui…
Et je remets de la musique (d’abord sans puis avec): et là le gain est très net. Evidemment, comme j’ai ouvert les enceintes, on perd un peu de niveau dans l’aigu à cause de ça – et du coup, on pourrait se dire que ce qu’on «gagne» avec les ST, ça n’est finalement que ce qu’on perd de l’autre côté. Un truc du genre j’en enlève un poil ici pour en ajouter un poil là et du coup c’est pareil mais je me suis créé l’impression que c’est mieux. C’est en tout cas ce que je me dis à ce moment-là – ce d’autant qu’en me passant un extrait de quatuors de Mozart par les Talich (chez Calliope), ça reste aussi «dark side» et descendant qu’à l’habitude: on est prévenu, donc, un super tweeter, en tout cas celui là, ne permet pas réellement «d’ajouter» de l’aigu (ce n’est pas un équaliseur, et il n’embarque pas d’ampli: on ne peut pas en monter le gain séparément d’avec les enceintes). Autrement dit, ça ne fait que diffuser un signal quand on le lui envoie: s’il y a de l’aigu dedans, ça le diffuse, sinon, non.
Bref, pendant la bonne douzaine de jours qui a suivi, j’ai donc tout laissé tel quel, et passé beaucoup de disques de diverses sortes – en plus de la radio et d’un ou deux films. Histoire de laisser un peu le temps passer et de m’habituer à tout ça. Avec comme impression globale d’avoir une belle scène stéréo plus large que d’habitude, d’avoir des extinctions de notes plus naturelles (plus longue et plus lisibles) et, de temps en temps, des détails que j’avais l’impression d’entendre mieux que d’habitude (je pense, en particulier, à un ou deux passages par exemple de King Crimson, dans
Lark’s Tongues in Aspic: une série de petits craquement qui traversent la scène d’un côté puis de l’autre). Je suis désolé de devoir avouer que je me suis surpris à lever le nez régulièrement, voire à réécouter tel passage, parce que j’avais l’impression d’entendre un truc que je n’entendais pas d’habitude
Dernier acte donc: après cette longue habituation, donc, se passer un disque (j’ai choisi
Vox Balaenae de Georges Crumb: une pièce avec beaucoup de modulation dans l’aigu et d’extinctions de notes) avec. – Puis couper les Redson et repasser le disque sans…
Et là, effectivement, on entend clairement une carence: il manque un gros quelque chose, que l’on pourrait exprimer en disant que ça manque de clarté ou de transparence, de lisibilité ou de détail et d’ouverture. Un peu comme si on changeait d’enceintes – non pas que ce soit quelque chose comme une transformation d’un Sennheiser en Grado, encore moins d’un Koss en AKG K1000, mais un peu comme si on ajoutait aux qualités d’un Beyer ou d’un Senn celles d’un Sony MDR-CD2000 ou d’un Grado sans rien perdre des autres. (Super utile comme comparaison, hein?
)
En gros, l’ajout s’entend dès le départ, sans qu’on en voit immédiatement l’intérêt (et ceci parce que l’on a sans doute tendance à s’attendre à l’ajout d’un son, et à raisonner en terme de son, plus qu’en terme de restitution globale). Pour moi, l’amélioration est tout à fait réelle: elle se traduit par une restitution globalement plus détaillée, plus facile à suivre, avec des extinctions de notes plus naturelles et une image stéréo plus large.
Cdlt