Suite et fin les amis…Je disais que j’étais venu à cette écoute avec des aprioris plein la tête. J’en suis sorti un petit peu plus sage et surtout bien plus heureux.
Enceintes pro, son trop cru, trop vrai pour être fréquentable (c’est un peu surprenant comme idée, mais voilà) l
ook pas WAF, etc., etc., etc.
Je dois vous dire d’emblée, que c’était une découverte... fantastique.
Oui, le mot est juste et pesé.
L’émotion musicale fait souvent office de dernier bastion ou de témoin ultime lorsqu’il s‘agit de décrire ce que l’on cherche à atteindre dans la haute fidélité. Et l’émotion est une
évidence : on l’éprouve ou on ne l’éprouve pas. Parfois l’émotion est le fruit de la beauté, du raffinement ou du charme, de la lumière particulière qu’une électronique ou une enceinte ou une combinaison des deux projette sur la musique.
Parfois le charme ne nous laisse ni le temps ni la distance. Il nous prends aux entrailles et nous subjugue. Dans mon expérience, c’est probablement le genre d’attrait irrésistible qu’exercent sur nous les bonnes électroniques à tubes.
Parfois le charme met du temps à s’installer mais il fait des racines profondes et dure… C’est ce qui correspondrait dans ma petite expérience de mélomane à la qualité musicale des enceintes
Apertura. Un mélange délicat de vérité et de raffinement, qu’on ne voit pas venir, qui nous séduit sans coup d’éclat et creuse un océan de nuances et de émotions entre leur chant et tout le reste. Bien accompagnées, elles pourraient vous suivre une vie entière et vous les laisseriez encore en héritage… J’ai écouté aussi des merveilleuse enceintes
ProAc, qui ont un charme ravageur et immédiat qui n’a pas besoin de la durée pour défendre sa cause.
J’ai cohabité pendant deux ans et demi avec des
Apertura Tanagra signature.
Si on me donnait à choisir aujourd’hui entre ces deux esthétiques sonores je prendrait sans l’ombre d’une hésitation les
Apertura. Je m’en suis séparé dans la douleur et après une longue cavale. Elles étaient des compagnes musicales difficiles, mais sublimes et inépuisables…
Alors quoi encore… des
A Capella, des
MBL, des
Cabasse de la grande époque…
Comme chacun, je me souviens d’avoir presque pleuré lors des meilleures écoutes de ma vie. C'est le bon signe le nœud dans la gorge ... Comme avec les femmes qu'on a aimé, il y aurait à la fin celles qui nous ont ébranlés, fascinés, subjugués… et toutes les autres.
Même entre les formes de la fascination amoureuse et celles de la fascination musicale il y a des rapprochements. Les amours lents et remplis de mystère, les amours violents qui s’emparent de nous avec la même brièveté qu’ils mettent à s’en aller.
Alors quid des PSI ? Nous avons discuté tant de fois sur ces questions : la neutralité, l’émotion. l’évidence. Avec les enceintes
PSI j’ai découvert une dimension encore nouvelle et différente de la reproduction musicale. La
Crevette disait quelques messages plus haut que
tout y est qu’
on se retrouve dans l’écoute, que
ce que l’on a toujours cherché est là du coup.
C'est ça. Je ne suis pas dupe sur les multiples « mais » que l’on pourrait rappeler à juste titre dans cette discussion.
Ce que j’ai senti de nouveau et de fabuleux dans l’écoute des
PSI est une combinaison extrême de
vérité et d’
émotion. Je ne pourrais pas le dire autrement. Vérité, musique vivante comme rarement, comme jamais dans mes expériences d'écoute précédentes. Cette audition m’a prouvé du coup que la vérité musicale pouvait parfaitement être autre chose que de la crudité excessive, froide, machinale. Elle m'a prouvé que, justement, la vérité pouvait être la source même de l’émotion.
Que je prenne l’Aria d’
Anne Sophie Von Otter dans
l’Hercule de
Handel, cette voix qui fond dans le sang, ou les violons de
Gatti et
Kurosaki, ou la douceur cristalline du clavecin dans l’aria des
Variations Goldberg, la musique est vraie sans être d’abord raffinée ou d’abord charmante… Elle est tout cela avec une évidence fulgurante, mais parce qu’elle est d’abord
elle-même, d’abord
vraie.
Je n’avait pas vécu cela jusqu’à présent, jamais de cette manière en tout cas. Alors, je ne prétendrai pas qu’il n’y a pas d’autres manières de parvenir à ce résultat. Ce serait aberrant.
Mais je ne m’attendais pas du tout à le trouver dans un système d'enceintes Pro et d’une manière aussi accomplie.
Certainement que l’entente du
Rowen et du
Saturn avec ces enceintes est très réussie. On sait combien l’émotion musicale est une question d’amours réciproques et de correspondances. L'objectivité, froide ? Pas du tout.
« Hanking out » de
Count Basie et compères, est la référence parfaite. J’ai écouté ce morceau sur plein de systèmes différents. La prise de son est absolument superbe. Cela sonne donc toujours « bien » au sens scolaire du terme, quelque soit le système. Mais avec les
PSI c’était encore un émerveillement. J’ai fait toutes ces écoutes avec
M. Chablaix, de l’équipe
RELEC. A un moment donné je l’ai regardé, toutes mâchoires pendantes, entre trompète et contrebasse, avec probablement une expression d’heureuse incrédulité dans le visage par le charme fou de cette musique que je connais depuis l’époque du vinyle… Il a lâché un « c’est superbe !!» étonné que j’aurais pu lâcher à sa place, avec la même sincérité...
Ces enceintes sont fa-bu-leuses. D’une précision et d’un musicalité absolument exceptionnelles. Et je me recontrecontrerefous qu’elles soient pas WAF parce qu’elles n’ont pas de cache de protection ou un look trop pro.
D’abord c’est pas du tout rédhibitoire, ni aussi dramatique qu’on pourrait l’imaginer. Ensuite, à mon goût, en finition noire elles peuvent facilement trouver leur place dans un environnement domestique. Mais surtout, surtout, dans les systèmes que j’ai pu entendre depuis 10 ans, la musique à rarement voire jamais atteint des hauteurs pareils.
Je n’ai pas écouté grande chose me direz vous, avec raison, et certes pas des systèmes à 20'000, 30'000 ou 50'000 €. Mais quel besoin ? Je serai déjà bien heureux comme cela.
Parmi les préjugés tombés, celui de la frontière étanche entre le matériel PRO et le matériel Hifi. Je ne connais pas d’autres exemples dans le domaine des enceintes actives pro, mais ces
PSI mettraient sur leurs fesses beaucoup de mélomanes que je connais. Quand j’entends la limpidité et l’énergie avec laquelle elles reproduisent le 3e mouvement de la 8e Symphonie de
Shostakovich, ses courants, sa lourdeur et ses explosions sauvages, je suis comblé. Je n’ai pas besoin de plus. Des capacités dynamiques incroyables. Elles sont capables de tendresse, de finesse, de chaleur, de violence et de rugosité. Exactement ce qu’il faut. Je n’ai pas testé du Rock, de l’électro, du tango, du Brassens ou du Mpokora dessus,
mais je les sens capables d’une grande polyvalence.
Et c’est probablement le cahier de charges même de ce genre d’enceintes de studio, que de rester égales quel que soit le genre de musique.
Les graves sont extraordinaires, propres, amples, réels. Je n’ai eu aucun sentiment de manque sur ce point. Ou alors je ne sais pas quel genre d’attentes faut avoir pour éprouver des frustrations dans le grave. Dans une grande salle bon certainement, mais ça…. faudra se tourner forcément vers des
B&W 800 D (20'000 €) ou des monstres dans le genre.
Une autre qualité que j’apprécie beaucoup : la possibilité de garder finesse et dynamique quelque soit le volume. L’écoute à bas niveau n’étouffe pas les vertus musicales que l’enceinte offre à volume normal ou à fort volume, alors que pour la plupart des enceintes bibliothèques de haut niveau il faut aligner des watts et des watts ou alors pousser le potard à mort pour avoir du résultat.
Je ne vous cache pas qu’après cette expérience ma quête est à bout touchant et vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis heureux de cette découverte.
Comme je disais au début de ce topic, l’essentiel des écoutes ont concerné la
PSI A 21-M, mais à la fin j’ai testé aussi le plus grand modèle : la
A 25-M. Plus costaude, avec un haut-parleur de médium séparé et un ampli dédié de plus que la
A 21-M, elle offre une écoute encore plus pleine et généreuse, un aigu encore plus fin…, mais franchement, la
A 21-M est tellement BONNE que je m’en contenterai sans le moindre regret.
Les amateurs de Hifi ont ici une sérieuse alternative aux systèmes passifs plus connus. Quand je pense aux galères avec les étapes de puissance et leur prix lorsqu’on cherche de la qualité, aux galères avec les câbles de modulation et HP et les prix auxquels sont vendus les câbles de qualité genre Kimber, Fadel, MPC, etc…. Quand je pense aux problèmes de pertes comportés par chacun de ces maillons supplémentaires, sans parler encore des problème de correspondance entre éléments, je me dis que des enceintes actives aussi musicales que les PSI représentent une vraie solution, y compris du point de vue financier dans leur gamme de prix.
Combien coûte un bon ampli de puissance symétrique, très puissant ? Combien coûtent des câbles symétriques de même niveau et des câbles HP du même niveau ? Combien coûtent des enceintes passives capables de concurrencer, sur toute la bande passante, la richesse, la neutralité et la dynamique d’une enceinte active asservie ?
Non je vous dit, j’étais
sur mes fesses vendredi.
Mais très heureux.
Ces écoutes ont été une révélation.
M. Chablaix en pleine connexion, famille PSI et en bas à droite, le préampli Rowen avec son alim et la Rega SaturnLa qualité du préampli y est forcément aussi pour beaucoup. Si le préamplificateur n’est pas à la hauteur il va brider les enceintes. Mais mes atteintes par rapport au
Rowen sont plus que satisfaites, dépassées. Il communique à merveille avec les
PSI. Quant au
Rega Saturn, malgré les insuffisances déjà tant de fois signalées des produits
Rega sur le plan des finitions, la musicalité du lecteur peut s’exprimer librement dans cet ensemble et le résultat est superbe. Dommage que ce lecteur n’ai pas une configuration symétrique exploitable sur le
Rowen, mais déjà comme ça c’est tellement bien que ce serait de la gourmandise de demander davantage.
L’accueil des gens de
PSI a été vraiment super. Merci à eux.
Marc Chablaix, a fait les écoutes avec moi tout le long et visiblement a eu du plaisir à découvrir le superbe résultat. Ce Monsieur qui est aujourd'hui un des piliers de RELEC, a été durant quelques années riens moins que le directeur d’
Orpheus Laboratories, la vitrine technologique d'Anagram. Nous avons pu discuter longuement avec lui et l’ingénieur et créateur de Relec et des enceintes
PSI,
Alain RouxComme vous pouvez imaginer, tout y est passé : l’histoire, les questions techniques, leur vision de la reproduction musicale, etc. J’ai eu la chance de rencontrer une bonne partie de l’équipe qui construit toutes ces merveilles qui partent aux quatre coins du monde, autour d’un café. J’ai eu la chance de pouvoir visiter les ateliers avec un guide d'exception, M. Chablaix.
C’est toujours un grand bonheur pour un passionné de rencontrer dans leurs tanières secrètes ces grands messieurs de la haute fidélité.
J’aurait voulu faire plus de photos des locaux, de l’équipe au travail, pour vous montrer, mais je n’ai pas trop osé par peur de déranger.
La prochaine fois !
Voilà les zamis, j’arrête de vous chauffer l’oreille maintenant, mais j’avais vraiment envie de partager avec vous cette découverte et mon bonheur…
LIENS PSI et spécifications techniquesSite PSI Audio
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PSI Audio A 25-M données techniques