Je ne trouve pas que tu t´acharnes, je te trouve même plus intéressant quand tu es de bonne foi !
Oh je ne verse pas dans le militantisme. Je me suis engagé dans plusieurs histoires, même quand j´étais aux Etats Unis.
Pour Davis, je trouve juste que la peine de mort dans ce cas, les juges ont pris un gros risque. Je persiste À penser que le fait d´être noir et que la victime soit un policier a eu une grande influence mais tu as raison, je n´étais pas au procès donc...
D´un autre côté, si l´on regarde la composition raciale et l´origine sociale des prisonniers aux States, elle n´est pas représentative de la répartition de la population "civile". Les causes sont connues, les effets aussi.
Une petite histoire "marrante" mais absolument authentique d´ailleurs, :
A Nancy , il y a quelques années, dans une voiture de location avec mes amis.Ma femme venait d´accoucher, je débarquais la veille d´Inde et...je grille un rouge. Des CRS m´arrêtent. dans la voiture, avec moi, Malika, Salem et Salima.
Le CRS me demande mes papiers en me tutoyant. Je lui demande de me vouvoyer comme je le faisais à son égard (j´abrège car la plaisanterie a duré 10 minutes) tout en reconnaissant sans détours l´infraction.
Le CRS me dit de descendre du véhicule et d´arrêter de faire le malin. Deuxième remarque de ma part sur le vouvoiement et là, zou, dans le fourgon où se trouve son supérieur.
Le supérieur me tutoie à son tour et me demande ce que je fais dans cette voiture avec "ce beau monde" qui n´a sans doutes "pas de papiers".
A ce moment, je présente mon passeport de service (qui n´est d´ailleurs pas un passeport diplomatique et n´offre aucun passe droits en France mais bon, ca fait officiel quoi...). et imédiatement le ton change, on s´excuse ,on me vouvoie, on dit "qu´on ne pouvait pas savoir" et même, c´est tout juste si on verbalise l´infraction.
Si moi-même , j ´avais été noir ou maghrebin, ou si simplement je n´avais eu la chance d´avoir un statut percu comme "officiel", je ne suis pas sûr que cette histoire se serait soldée de la sorte.
Pour l´article, je le reconnais aussi, effectivement, le cas Davis est un bon cheval de Troie pour Amnesty. Les méthodes d´Amnesty , de Greenpeace et consorts sont assez critiquées et critiquables. Mais il n´y a plus malheureusement que ce genre d´activisme, à la limite de l´honnêteté intellectuelle (voire parfois avec de bons franchissements de ligne déontologique) qui leur permet d´exister. Un mal pour...j´allais dire un bien, mais non, un mal pour une cause. C´est d´ailleurs toujours ce qui m´a retenu de devenir membre de ce genres d´assoc, et encore pire , de syndicats ou de partis politiques. C´est tout ou rien et tous les moyens sont bons. Le résultat, c´est qu´aujourd´hui, dans le débat social, politique et même celui des idées , celui qui a la plus grosse a gagné.
Ceci dit, le débat à fleurets moucheté a fait long feu, l´image dure maximum 7 secondes, le temps de réponse à une question maxi 15 secondes: il faut de l´impact, de la visibilité et accessoirement-prioritairement de la bankability.
Mais pour en revenir au point de départ, je suis attristé de savoir que Davis a été executé. Amnesty et/ou peine de mort ou pas.