- bolox a écrit:
- Faudrait que je vérifie ça au sonomètre
Mais pourquoi le yamaha affiche du 6x90 watts à +/- 3db alors que le HK, qui a une plus grosse réserve de courant, n'affiche que 2x70 watts ? C pas très logique tout ça...
A mon opinion, c'est aussi parce que la chose est un peu plus complexe que ça.
Mettons une enceinte à bas rendement (88db) mais sans atteindre de chute abyssale (j'ai eu des Celestion mesurée en BE à 82db — ce qui fait la joie des charges closes):
on sait déjà que pour sortir les 88db, il faut en moyenne envoyer 1w — maintenant si on veut doubler le volume sonore subjectivement ressenti, soit faire un +10db, il faut en gros doubler la puissance tous les 2db. Jusque là, tout paraît aller bien (32w, ça peut se trouver).
Evidemment, pour reproduire un forte d'orchestre (mettons pour se passer la symphonie des Milles), il faudra envisager de trouver les 1000w, nécessaires donc (je laisse de côté la chute de ~1/2db en fonction de la distance et le fait que 2 enceintes font plus de db qu'une seule: le calcul est facile à refaire):
a) un Crown Xti 2000 (pas si cher que ça!)
b) des enceintes capables d'encaisser ça (là, c'est moins simple surtout question tarif — mais des midfields passives ça peut se négocier)
c) et surtout une pièce assez grande et bien conçue acoustiquement pour pouvoir supporter cette écoute — et c'est là surtout que le bas blesse!
Donc, à moins de vouloir s'emplâtrer ses 110db dans le museau en écoutant à 3 mètres de distance ce qui revient à se rendre sourd en moins de deux heures, dans la pratique, on peut se dire qu'à part les masochistes, 50 à 100w doivent suffire.
Mais, mais, mais… Une enceintes est une charge plus complexe que cela: en particulier son impédance (en gros: la résistance qu'elle oppose au courant qui la traverse — plus cette résistance augmente, plus la mesure en Ohms est grande) n'est pas toujours identique.
Prenons le cas d'une enceinte en bas rendement: elle est souvent capable d'admettre une chiée* de watts (ce qui est intéressant: voir au dessus), mais présente souvent une impédance moyenne basse (cf. les "4 ohms nominaux), qui dissimule autre chose:
l'impédance minimal peut chuter plus bas (en fait elle le fait souvent), en particulier dans le grave.
Et du coup, lorsque sur un message musical (complexe et ne se réduisant que fort rarement, même chez Steve Reich, à un bruit rose de 1000Hz!) on a à la fois un forte et un bon vieux gros coup de timbale:
- l'ampli est fortement sollicité en puissance "instantanée"
- et en même temps la charge laisse passer beaucoup plus de courant pour que le HP reproduise le signal grave c'est-à-dire "sollicite" fortement l'alimentation
Même en laissant de côté cet autre fait — que la charge "renvoie" du courant vers l'ampli qui la "voit" — et encore d'autre, on imagine aisément que si l'alimentation de l'ampli n'est pas bien taillée, l'ampli ne sera pas capable de fournir cette puissance là (qui sera la même subjectivement entendue en volume mesuré en db) à ce moment là sur ce signal là. Alors, l'ampli "écrète" et ça génére des distorsions audibles et désagréables — ou encore, il se comporte en compresseur de dynamique (cf. Nad qui ajoute à ses amplis un dispositif d'écrétage doux — soft cliping).
Mais dans tous les cas de figure, c'est du côté de l'alimentation: sa capacité à délivrer un fort courant instantanément et sans mollir — que ça se joue. N.B. en général, quand la mesure est donnée quand le constructeur (càd presque jamais!!) elle est donnée en ampère et "peak to peak" (de pointe de puissance en pointe de puissance sur un intervalle de temps).
Un exemple d'ampli solide: Roksan (couplez un ampli de puissance avec un préampli correctement transparent d'une autre marque — mettons Atol, Cyrus, Nad, Rotel — et ajouter une bonne source). Un exemple d'ampli pneumatique……… Bon: je ne dirai rien…
Ou alors de la classe D (mettons un NuForce ou un Tripath — mais là: attention aux pollutions HF, surtout si vous avez un tuner!).
Et le haut rendement? et le transfo de sortie des amplis à tubes qui les rend quasi insensibles à la charge, me diras-tu? Certes — mais ce qu'on gagne d'un côté, on finit par le reperdre d'un autre…
D'abord parce que l'impédance des charges à haut rendement est elle aussi souvent torturée (ça lui arrive de monter très haut dans l'aigu: d'où d'autres effets audibles), que le filtre n'est pas forcément facile à réaliser ni la coupure à faire.
Et que l'un dans l'autre, pour que ça marche vraiment bien, on finit par se rendre compte que ça coûte le même prix. Ce qui fait que ça n'est (en tout cas à mon opinion) surtout et avant tout qu'une question:
- d'usage pratique (faire du 5.1 avec du tube, c'est pas simple!) - qui est une question de circonstances
- de goût personnel (le son varie suivant les associations ampli/charge) — ce qui n'est pas objet de "démonstration" me semble-t-il
Cdlt
* le terme "chiée de watts" est une appellation technique employée en studio)