J' aime bien faire le parallele Keith Jarrett-Glenn Gould. Je ne connaissais que tres peu ce dernier et c est Feliciano (
) qui m a fourni d excellentes pistes.
Gould etait un maniaque tres depressif dans le sens ou il etait en recherche d un absolu et cette recherche a eu un impact physique enorme sur lui. Son jeu s en ressent. C est certainement le plus grand pianiste que je connaisse, pas necessairement pour la "qualité" de son jeu mais pour ce qu il arrive a traduire sur un piano.
Le cas Jarrett, il y a un peu de ca, mais cest vrai qu il enerve pour ses petites manies (je rappelle que Miles en avait des pas mal aussi...) et sa démarche. Ceci dit, il y avait un tres bon papier dans Libé de Francis Marmande sur KJ qui remettait les pendules a l heure et qui m a permis de prendre de la distance et d eme recentrer sur la musique.
J ai achete le Setting Standards
A part cette signature traditionnelle de ECM (franchement, la neutralité d un enregistrement peut parfois etre un defaut...sur certains morceaux , c ets d un ch....) cet itineraire du trio est incontournable pour avoir une perspective sur son travail.
J ai bossé sur un festival avec Michel Portal. Michel (je dis Michel parce qu il m y a autorisé sinon je dirais Michel Portal ou M.Portal
) est dans la meme demarche et on sent une insecurité permanente.
Apres une interview ou je servais d interprete j ai eu la chance de pouvoir discuter un peu avec lui de cette curiosité et ce doute systematique. Assez laconiquement, il m a repondu que c etait de l equilibrisme sans filet,pas pour ou devant le public mais bien au fond de lui meme et que s il se cassait la gueule, l' impact etait enorme et réel, psychologiquement, physiquement....
Les artistes qui atteignent ca, qui vivent la musique comme ca, il n y en a pas beaucoup tout de meme.
Coltrane, Bill Evans,....