Violence à l'école : l'hypocrisie

Vous n'avez sûrement pas pu échapper aux multiples problèmes liés à la violence dans les écoles et à ces fameux Etats généraux qui vont prochainement avoir lieu. Ce que vous ne savez probablement pas par contre, c'est la réalité qui se cache derrière tout ça. Petit florilège de l'hypocrisie ambiante :

- Luc Chatel affirme qu'il n'y a pas de statistiques précises sur le sujet, qu'on ne peut pas réellement dire qu'il y ait augmentation des actes d'incivilités. C'est bien sûr faux : en tant que directeur, cela fait plus de 10 ans que je remplis chaque année, au même titre que tous les chefs d'établissement, une enquête minutieuse sur les actes d'incivilité à l'école. Tous les professionnels de l'éducation savent très bien que ces actes ne cessent de se multiplier, que ce soit au collège, au lycée ou à l'école. Ce que l'on remarque également, c que ces actes se durcissent.

- l'Etat veut tout faire pour stopper cela. Très marrant. Lors de sa dernière intervention, Sarkozy promettait que les jeunes fauteurs de troubles seraient déplacés dans des établissements particuliers avec du personnel qualifié. Chez moi, c exactement l'inverse qui se passe : il existe en Meuse 2 établissements accueillant des enfants présentant des troubles graves du comportement, souvent associés à la violence. On vient de m'annoncer qu'à partir de la rentrée de Pâques, un de ces établissements verrait ses classes intégrées dans des écoles "normales". Oups, pas de bol, c'est dans la mienne : on va donc "intégrer" dans une seule école une douzaine d'enfants qui ont été jugés dangereux et exclus de leurs écoles respectives. Voici comment on règle les problèmes de violence en France.

Depuis deux ans maintenant, et vous savez que je n'ai jamais été un anti-sarkozy primaire, j'assiste à un lynchage en règle de l'école, sous prétexte d'économie. Encore récemment, Chatel clamait que l'autisme deviendrait une cause nationale (ma fille est autiste, j'ai été obligé de la scolariser en belgique tant la france est en retard dans ce domaine). Mesure phare : permettre aux enfants autistes d'être scolarisés dans les écoles de leur quartier. j'ai rarement vu telle désinformation : aujourd'hui, tout enfant peut déjà être scolarisé dans l'école de son quartier, qu'il soit autiste, trisomique etc. Ma fille l'a été pendant trois ans d'ailleurs. Mais il est évident que ce que nous autres, parents concernés, n'en avons rien à, battre de cette intégration : nous demandons de véritables structures, avec des gens formés et compétents, ce qui n'existe toujours pas (et n'existera pas avant longtemps) en france. Seulement, l'intégration coûte évidemment moins cher...

Bref, ras le bol de toutes ces annonces qui nous prennent pour des cons...

triste ces deux constats qui montre bien l'incapacité du gouvernement à agir sur le long terme ...

je ne pense malheureusement pas que cela change rapidement concernant l'autisme étant donné que peu de personnes sont qualifiés pour prendre en charge les troubles qui touche les enfants !!

Étant infirmier en secteur pédopsy, je travaille dans une Unité Mère-Enfant, et nous avons demandé à pouvoir bénéficier d'une formation plus approfondie sur l'autisme que ce que notre formation initial nous a apporté ... surtout que nous prenons en charge de jeunes mères avec leur enfant jusqu'à l'âge d' 1an / 1an et demi ... et comme plus les signes de ce trouble sont détectés tôt, plus on a de chances de déclencher un changement !!

==> même l'hôpital refuse ... faute de moyens ... c'est dommage car si on ne fait rien en amont, cela continuera

Malheureusement comme tu le dis, l'intégration est plus facile mais ne servira qu'à augmenter les angoisses de la plupart des enfants autistes qui ont besoin de cadre, de leurs habitudes !!

Boolinou a écrit:

triste ces deux constats qui montre bien l'incapacité du gouvernement à agir sur le long terme ...

je ne pense malheureusement pas que cela change rapidement concernant l'autisme étant donné que peu de personnes sont qualifiés pour prendre en charge les troubles qui touche les enfants !!

Étant infirmier en secteur pédopsy, je travaille dans une Unité Mère-Enfant, et nous avons demandé à pouvoir bénéficier d'une formation plus approfondie sur l'autisme que ce que notre formation initial nous a apporté ... surtout que nous prenons en charge de jeunes mères avec leur enfant jusqu'à l'âge d' 1an / 1an et demi ... et comme plus les signes de ce trouble sont détectés tôt, plus on a de chances de déclencher un changement !!

==> même l'hôpital refuse ... faute de moyens ... c'est dommage car si on ne fait rien en amont, cela continuera

Malheureusement comme tu le dis, l'intégration est plus facile mais ne servira qu'à augmenter les angoisses de la plupart des enfants autistes qui ont besoin de cadre, de leurs habitudes !!

Tu as tout à fait raison boolinou : durant ses trois années à l'école maternelle, il ne s'est pas passée un soir sans que ma fille me dise qu'elle ne voulait pas aller à l'école le lendemain. Depuis qu'elle est en Belgique, dans une classe de 8 enfants, avec une instite spécialisée et une orthophoniste à tps plein, c'est une renaissance.
Quant au dépistage précoce, quand notre fille a eu 2 ans, ses troubles sont devenus de plus en plus visibles et nous avons écumé les pédopsys et autres pédiatres en tirant la sonnette d'alarme, en recevant à chaque fois la même réponse : il faut attendre qu'elle ait 5 ans avant de donner un diagnostic fiable (ce qui est faux, c bcp plus précoce chez nos voisins). Résultat, elle n'a été diagnostiquée qu'à l'âge de 5 ans, quand on a bien voulu l'accepter en test au CRA (centre régional de l'autisme)...

Scandaleux ! Intolérable !

Je pense que l’on a que très rarement été autant pris pour des cons, effectivement.

Après, en ce qui concerne la violence à l’école ( et un peu partout d’ailleurs ), si les gens ne criaient systématiquement pas au scandale dés que l’on veut installer une caméra de surveillance ou faire appel aux forces de l’ordres, on en serrait peut être pas là ...

bolox a écrit:

Tu as tout à fait raison boolinou : durant ses trois années à l'école maternelle, il ne s'est pas passée un soir sans que ma fille me dise qu'elle ne voulait pas aller à l'école le lendemain. Depuis qu'elle est en Belgique, dans une classe de 8 enfants, avec une instite spécialisée et une orthophoniste à tps plein, c'est une renaissance.
Quant au dépistage précoce, quand notre fille a eu 2 ans, ses troubles sont devenus de plus en plus visibles et nous avons écumé les pédopsys et autres pédiatres en tirant la sonnette d'alarme, en recevant à chaque fois la même réponse : il faut attendre qu'elle ait 5 ans avant de donner un diagnostic fiable (ce qui est faux, c bcp plus précoce chez nos voisins). Résultat, elle n'a été diagnostiquée qu'à l'âge de 5 ans, quand on a bien voulu l'accepter en test au CRA (centre régional de l'autisme)...

C'est triste et je suis navré pour ta femme et toi ... heureusement malgré tout que vous avez su rebondir et appréhender la situation au mieux !!

Dans mon cas, c'est un peu différent, les mamans sont "malades" souvent suite à la grossesse et l'accouchement avec tout ce que cela peut engendrer (dérèglement hormonal, perturbation corporel, sentiment de dépersonnalisation après avoir passé 9 mois avec un fœtus dans le ventre, etc....) => donc avec des difficultés d'attachement et de "tissage" de lien avec l'enfant ... mais il nous arrive justement chez les enfants au-delà de 6mois de déceler certains signes d'alarme, le plus dur restant à interpeler les parents (ou la maman car nous avons bcp de mamans seules) qui sont déjà fragilisés ...

Ce qui est par contre préoccupant c'est que même des pédopsys vous aient affirmé que c'était trop tôt => heureusement que notre chef de service n'est pas aussi radicale ... ce n'est pas parce qu'un diagnostic ne peut être posé qu'on ne peut pas malgré tout "creuser" les difficultés

Je suis pourtant jeune diplômé, mais c'est un peu le cheval de bataille dans notre unité, faire en sorte d'avoir les moyens adéquats en terme de connaissances et autres pour améliorer ces prises en charges et éviter de passer à côté d'un trouble grave qui sera détecté trop tard ou qui aurait pu être pris en charge plus tôt ...
Même s'il faudrait également que les PMI se mettent à la page car elles sont avant nous en première ligne si je puis dire !!