…Au commencement, disais-je donc, était l’achat d’un Casque sans se poser de questions. Quelle merveilleuse philosophie que celle-ci : Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Sauf que pour avoir commencé de cette façon, sachez qu’il faut bel et bien se poser quelques questions.
Nouveau venu sur ce j'ai surnommé "Headphone Road" ou en passe de l’être ? Lisez ceci, histoire d’avoir un
petit aperçu sur la voie où vous avez décidé de poser le pied.
1 - Le budget.
Pas très engageant hein ? Je suis d’accord, mais si on doit commencer quelque part, je crois que c’est par là. Ca limite la recherche et éventuellement le conflit avec son Ministre des Finances. "Sorry about your wallet" peut faire sourire au départ, mais aussi faire rire jaune à l’arrivée. Cette devise de bienvenue sur le forum américain Head-Fi contient bel et bien une sacrée part de vérité.
2 - La vocation.
La Musique, mais laquelle ? Rock, Classique, Jazz, etcetera. Certains Casques sont plus doués que d’autres selon le genre auquel on les dédie. L’éclectisme se conjugue avec le compromis, et à fortiori si on souhaite utiliser son futur compagnon également pour les films et les jeux.
3 - L’utilisation.
Casque nomade ou sédentaire ? Si le premier peut être le second, la réciproque est souvent fausse. Les modèles ouverts ou semi-ouverts sont généralement des passoires, inadaptés à un environnement bruyant, sans parler de leur gabarit ou de leur pilotage pour certains d’entre eux. Les Casques fermés ne sont pas pour autant la panacée, puisqu’on les nomme ainsi en fonction de leur construction, pas de leur degré d’isolation. De facto, certains isolent plus ou moins, et d’autres peuvent nécessiter l’utilisation d’un ampli Casque portable ou de salon. En bref, un modèle fermé ne signifie pas qu’il est voué à un usage nomade. Il y aurait bien les modèles dits "à réduction active de bruit" qui sont efficaces vis-à-vis de certains types de nuisances sonores, mais ils seraient moins aboutis en termes de qualité audio pure que leurs homologues.
4 - L’évolution.
On sait pourquoi et comment ça commence, mais ensuite ? Peut-être restera-t-il le partenaire d’une installation classique que l’on sollicite aux heures d’écoutes trop tardives ou pour cause d’incompatibilité avec l’entourage et/ou le voisinage ? Le compagnon de longs déplacements qu’impose le quotidien ? A moins qu’il ne tienne d’emblée un rôle de premier plan ? Il est bon de s’interroger dès maintenant dans son choix, son orientation, même s’il y a très peu de chances que la balade se termine avec un Casque High-End alimenté par un mastodonte d’ampli symétrisé. Une fin de parcours qui n’est pas inéluctable, y compris parmi les aficionados.
5 - La technique.
La sensibilité est le premier critère dont il faut obligatoirement tenir compte. Théoriquement, la sensibilité, exprimée en dB (déciBels) est le volume de pression sonore (SPL) capable d’être fourni par le Casque en étant soumis à 1 mW (milliWatt) Pratiquement ? C’est le facteur qui va impacter le plus concernant l’amplification adéquate du Casque. On pourrait donc partir du principe que plus elle est élevée, plus le pilotage du Casque sera aisé. Ce n’est pas tout à fait vrai dans la mesure où une forte sensibilité captera le moindre bruit de fond comme le fonctionnement des tubes, une alimentation médiocre, etcetera. Ca resterait assez simple à gérer au final, mais il faut également compter avec le facteur d’impédance.
En effet, celle-ci exerce également son influence dans le pilotage du Casque et requiert une certaine attention. Mais d’abord, de quoi s’agit-il ? D’un phénomène de résistance exprimé en Ω (Ohm) qui se produit lorsqu’un circuit électrique est traversé par un courant alternatif sinusoïdal. Là encore, il est tentant de partir du principe que plus l’impédance est basse mieux ce sera. C’est encore vrai... dans une certaine mesure. Parce que si l’impédance est trop forte, le Casque risque de ne pas être suffisamment alimenté. Ce qui engendrera un phénomène dit d’atténuation dans la restitution des fréquences ou la capacité dynamique. A contrario, une faible impédance peut augmenter le taux de distorsion et/ou favoriser la perception du bruit de fond.
Dans l’absolu, l’idéal serait de calculer la tension (Volt) et la puissance (Watt) requises pour chaque Casque afin de lui trouver l’ampli adéquat. Mais les impédances annoncées pour les Casques ne sont qu’une valeur moyenne. En effet, l’impédance peut varier considérablement en fonction de la fréquence à restituer. Et puis, les spécifications des amplis Casques et des Casques ne sont pas toujours rigoureuses ou exhaustives.
Quant à la bande passante… Dans la mesure où l’oreille humaine perçoit une plage de fréquences comprise entre 20 et 20 000 Hz (Hertz), inutile de se focaliser là-dessus outre mesure. Les plus hautes fréquences annoncées sont inaudibles à l’oreille humaine et l’impact physique des basses fréquences est
souvent très limité avec un Casque.
Les Casques ne diffèrent pas seulement par leur architecture et par leur conception, mais avant tout par leur technologie. La plus répandue d’entre elles étant l’électrodynamique, l’électrostatique venant en seconde position, l’orthodynamique, ou plus rarissime encore, l’hybride pour conjuguer les deux premières technologies, l’isodynamique, et j’en passe. Avec pour seul dénominateur commun de ne détenir aucune supériorité manifeste, chaque technologie ayant ses forces et ses faiblesses.
6 – La perspective.
Ce qui différencie les Casques au point d’être parfois marginalisés, c’est leur image. Celle inhérente au Casque est
très différente d’une enceinte, pour se déployer autour du crâne et en haut du front. Il faut donc partir du principe qu’un Casque n’est pas une enceinte miniature.
Généralement, on considère que les modèles d’architecture ouverte offrent une image plus spacieuse que leurs homologues semi-ouverts, et surtout fermés, mais parfois au détriment d’un registre grave moins impacté.
7 - La synergie.
Les Casques ne sont pas différents des autres maillons de la chaîne audio. Chacun possède sa propre sonorité, dont certaines sont très typées. Par conséquent, l’association est aussi délicate qu’avec une installation classique, si ce n’est davantage.
8 - Le confort.
En un mot ?
E s s e n t i e l ! Grosso modo, les Casques se déclinent en deux conceptions : Circum-aural ou supra-aural. En clair, ceux dont les écouteurs encerclent les oreilles ou ceux qui se posent sur le pavillon de celle-ci. Généralement, les oreillettes équipant chaque modèle ne sont produites qu’en cuir, en tissu ou en mousse. Ceci dit, on peut parfois trouver chez une marque concurrente la matière souhaitée aux dimensions adéquates. Et enfin, certains Casques à vocation professionnelle, mais pas seulement, ont une pression d’arceau plus forte que d’autres. En conclusion, si le son est évidemment primordial, le confort n’est pas en reste pour l’écoute au Casque. L’idéal étant atteint lorsque celui-ci se fait "quasiment" oublier.
9 - L’ergonomie.
Dont l’importance et les critères varieront en fonction de l’utilisateur. Par exemple, vaut-il mieux un modèle léger ou lourd, pliable ou compact ? Doit-il être doté d’un câble court ou long, torsadé ou droit, souple ou rigide, amovible ou inamovible ?... Etcetera.
10 - Le design.
Le Casque en lui-même n’est qu’un objet, probablement sophistiqué, forcément muet et éventuellement élégant. Bref, un Casque ça ne se regarde pas, ça s’écoute. Le design ne devrait jamais être un critère de choix, juste joindre l’essentiel à l’agréable. Mais c’est à vous de voir, c’est le cas de le dire.
So, welcome to the Headphone Road !